Les banquiers centraux tiendront les investisseurs en alerte dans les jours à venir, avec la Banque du Japon, la Réserve fédérale américaine et la Banque d'Angleterre qui doivent toutes se réunir, tandis qu'Apple sera en tête des résultats des deux côtés de l'Atlantique.

Elizabeth Howcroft et Amanda Cooper à Londres, Kevin Buckland à Tokyo, et Lewis Krauskopf et Ira Iosebashvili à New York vous présentent la semaine à venir sur les marchés.

1/ DES RENDEMENTS QUI FONT FROID DANS LE DOS

Ce n'est un secret pour personne que la Banque du Japon a un penchant pour les surprises, ce qui fait du mardi d'Halloween un jour approprié pour l'annonce de sa politique.

Les ruines du marché obligataire mondial en octobre ont fait de cette réunion un événement en direct, car la montée en flèche des rendements du Trésor américain a contribué à pousser l'indice de référence japonais à des sommets de la décennie chaque jour pendant plus d'une semaine.

Si le pic de 0,885 % reste inférieur au plafond de 1 % fixé par la BOJ, c'est en partie parce que la banque centrale est intervenue sur le marché avec des opérations d'urgence environ deux fois par semaine en moyenne. Les swaps d'indice au jour le jour offrent une vision plus claire de l'évolution des rendements à 10 ans sur les marchés sans l'interférence de la BOJ, avec des pointes à 1,0863 % ces derniers jours.

Le gouverneur Kazuo Ueda a insisté sur le fait que la banque adopterait une approche patiente pour supprimer les mesures de relance, mais les marchés se souviendront de ses commentaires de fin juillet sur le maintien d'une politique accommodante - quelques jours seulement avant la dernière modification surprise.

2/ RÉSULTATS DE BASE

Apple est à la tête d'une semaine chargée en résultats d'entreprises américaines, le fabricant de l'iPhone publiant ses résultats jeudi.

Les actions d'Apple, la plus grande entreprise en termes de valeur de marché, ont contribué à faire grimper les indices boursiers cette année, tout comme les actions d'autres grandes sociétés américaines de technologie et de croissance. Mais l'action s'est fortement repliée depuis la fin du mois de juillet, lorsque le S&P 500 a atteint son plus haut niveau pour 2023.

Les résultats déjà publiés par les grandes capitalisations ont suscité des réactions mitigées, les actions d'Alphabet et de Tesla s'effondrant après la publication de leurs résultats respectifs.

Les habitudes de consommation seront également mises en évidence par d'autres entreprises, notamment McDonald's lundi, Caterpillar et Pfizer mardi, Mondelez mercredi, ainsi que Starbucks et Eli Lilly jeudi.

3/FACTEUR FED

Un marché boursier américain meurtri tournera son attention vers la réunion de politique monétaire de la Fed mercredi, les investisseurs étant impatients d'entendre les points de vue des décideurs sur l'état de l'économie et les perspectives pour les taux d'intérêt.

Les contrats à terme liés au principal taux directeur montrent que la plupart des traders ne s'attendent pas à ce que la Fed augmente les coûts d'emprunt, bien que certains pensent qu'une augmentation des taux pourrait avoir lieu lorsque la banque centrale se réunira à nouveau en décembre.

Des signes indiquant que les décideurs politiques ont toujours l'intention de maintenir les taux autour des niveaux actuels jusqu'à l'année prochaine pourraient renforcer les paris sur une nouvelle hausse des rendements du Trésor, dont la montée à leurs niveaux les plus élevés depuis plus de 15 ans a contribué à une forte baisse du S&P500.

L'indice a chuté de plus de 10 % depuis qu'il a atteint son plus haut niveau de l'année à la fin du mois de juillet, bien qu'il soit encore en hausse de près de 8 % sur l'année.

4/UN DILEMME TRÈS BRITANNIQUE

Combien de responsables politiques faut-il pour fixer les taux d'intérêt lorsque l'inflation est élevée et que l'économie stagne ? Dans le cas de la Banque d'Angleterre, la réponse est neuf, et ils se réuniront en comité le 2 novembre pour leur avant-dernière réunion de 2023.

Avant la première réunion du comité de politique monétaire de 2023, l'inflation était de 10,1 %, le PIB affichait une croissance de 1 % en glissement annuel et les taux d'intérêt étaient de 3,5 %. Aujourd'hui, la croissance en glissement annuel a diminué de moitié, les taux sont à 5,25 % et l'inflation reste élevée à 6,7 %, bien au-dessus des 4,3 % de la zone euro et des 3,7 % des États-Unis.

La BoE, comme les autres banques centrales, voudra faire passer le message que les taux ne baisseront pas de sitôt. À l'heure actuelle, les marchés sont quasiment certains qu'il y aura au moins une, voire deux baisses l'année prochaine.

Il pourrait être nécessaire de tenir un discours ferme pour faire changer les choses.

5/CRYPTO SHINE

Le bitcoin a connu un parcours exceptionnel ces derniers temps, les traders s'enthousiasmant de la possibilité que la Securities and Exchange Commission américaine approuve une demande de création d'un ETF pour le bitcoin.

Au début du mois, le bitcoin a fait un bond en avant à la suite d'une fausse information selon laquelle la demande d'ETF de BlackRock avait été approuvée. La semaine dernière, l'inscription du projet d'ETF de BlackRock sur le site web d'une chambre de compensation a affolé les spéculateurs, même si la chambre de compensation a déclaré qu'il s'agissait d'une pratique courante pour les demandes en cours et non d'un signe d'approbation par les autorités de régulation.

Pourtant, la crypto-monnaie se négocie à environ la moitié du pic de 69 000 dollars qu'elle a atteint en novembre 2021.

Parallèlement, le procès pour fraude de Sam Bankman-Fried, dont la société de crypto-monnaie FTX s'est effondrée il y a un an, captive les observateurs de crypto-monnaie du monde entier.